Dans ce sport terriblement exigeant, il faut bien faire la différence entre, d’une part les boxeurs qui sont des êtres infiniment respectables et tout ce qui gravite autour d’eux. Soit les managers, professeurs, amis, organisateurs, dirigeants de comité ou de fédération.

Tout ce petit monde cohabite mais en général, le Boxeur est un homme seul, sûrement le plus exposé . D’abord, c’est quand même lui qui monte sur le ring, donne et encaisse les coups. C’est incontestablement, le boxeur qui a la tâche la plus difficile, la plus périlleuse.
Nous avons deux exemples de boxeur qui illustrent parfaitement ce qui est écrit plus haut. Deux excellents champions qui ont boxé à plus de trente ans d’intervalle. Tous deux évoquent leur solitude surtout dans les moments délicats de leur carrière.
Ainsi, Stéphane FERRARA aujourd’hui âgé de 55 ans, vient d’écrire un livre sur sa carrière « Je crèverai Boxeur ».
Quel beau titre ! La boxe, quand on l’a pratiquée, vous colle à la peau. Il faut voir ces anciens boxeurs qui, bien des années après avoir raccroché, miment des combats et boxent dans le vide afin de se rappeler leur jeunesse.
Stéphane FERRARA a été un champion mais un jour, il fut battu dans une décision contestée par un certain Louis ACARIES dans le Championnat d’Europe des moyens.
Pour lui, la Boxe répondait à des règles bien précises : le respect, la solidarité. Heureusement, Stéphane FERRARA a su immédiatement se reconvertir et passer de la boxe au cinéma. Les deux ont souvent fait bon ménage et il faut reconnaître que le boxeur est devenu bon acteur. Mais jamais, FERRARA n’a renié la Boxe dont il répète « qu’elle est plus honnête que le cinéma » . Il a des mots durs mais justes « Même une marionnette peut réussir en cinéma. Mais en boxe, l’addition elle arrive tout de suite ».
Il poursuit « Les boxeurs ce sont des enfants. Ils passent leur vie en culottes courtes. Souvent, ils sont naïfs et se font avoir. J’ai vu des gars boxer pour un diabolo-menthe ».
Sans le cinéma, nul doute que Stéphane FERRARA se serait retrouvé bien seul. Son ascension sociale, il ne la doit qu’à lui-même et un peu la chance avec cette rencontre avec Jean Paul BELMONDO.
L’autre exemple concerne Alexis VASTINE.
Vous savez, c’est notre boxeur qui s’est fait arnaquer à Londres lors des Jeux Olympiques. Victime d’une mauvaise décision arbitrale, VASTINE a vu s’arrêter prématurément le tournoi olympique. Il a eu beau tempêter, crier au voleur, rien n’a fait changer les officiels mondiaux. Et depuis son retour de Londres, VASTINE a pu compter les appels téléphoniques et les soutiens. La Fédération française est aux abonnés absents. VASTINE s’est retrouvé bien seul alors qu’il méritait le réconfort.
Lionel HERBET